Exposition collective à la galerie TER’LA du 19 mai au 30 juin 2018

L’étude des plantes a depuis l’Antiquité été un domaine de prédilection pour la création.
Les artistes y trouvent matière, dans cette volonté humaine d’imposer des formes immédiatement sensibles à représenter le vivant qui croît et meurt selon les lois de la nature.
Intégrer cette fulgurance se dérobant aux envies de l’homme, reste encore aujourd’hui un enjeu majeur de l’art contemporain. L’artiste concilie cette contradiction entre fécondité incontrôlée et formes asservies, prolifération et immobilisme.


Ces créations enregistrent cette spontanéité envahissante des plantes avec un certain humour : photographies urbaines de Cristof Dènmont, inquiétantes prises de vue de Osman Badat, de Diane Rainard, ou de Stéfan Grippon.
Ou, tout au contraire, elles tentent d’en figer un moment précis où la discipline formelle
des créations d’Anne Fontaine, des tirages argentiques de François-Louis Athénas,
des songes de Thierry Hoarau, des dessins de Sanjee, des céramiques d’Alice Aucuit,
imposent leur esthétique à des forces naturelles, figées dans une stabilité quasi minérale.
La discipline du peintre opérera des « cose naturali » devenus en France au XVIIIe siècle
des « natures mortes » auxquelles nous préférerons le terme anglais de « still life » vie immobile.


Ces compositions laissent aux spectateurs un ravissement dans le choix de leur assemblage où l’émotion poétique est toujours sensible comme dans les compositions oniriques de Pascale Simont et Jimmy Cadet.
La maturité des pétales écloses offrent à Mélanie Chevalier, Michel Madoré une véritable palette dans la fraicheur de leurs formes. Ces compositions décoratives inventent une nouvelle magie de la couleur.
A la suite de ses ovnis rouges (2014), la symphonie de Esther Hoareau nous transporte dans un Wake Up, où les plantes issues d’un laboratoire high-tech montent à la conquête d’un nouveau monde.
Les architectures fantasmées de Kid Kréol & Boogie, les girls de Stéphane Kenkle,
les détournements humoristiques de Serge Hu Chuao Si, la Vanité honnie de Xavier Daniel, le dessin à colorier de Micka Gence concluent cette botanical revolution, libérant nos imaginaires vers une terra incognita où les belles plantes mènent la danse.