En résidence au musée historique de Villèle, Alice AUCUIT a travaillé avec les scolaires sur les collections de céramiques du musée et les objets du quotidien associés au domaine.
Les œuvres montrées dans le parcours de visite et à l’hôpital des esclaves sont le résultat de son travail de recherche personnel sur l’histoire liée au domaine de Villèle.
Dans chacun des espaces l’artiste aborde une thématique différente : la personnalité de Mme Desbassayns avec Ombline dans la maison des maîtres, l’économie de la traite négrière avec Bisness slave, la religion avec Ganesha et Mariage à la chaine à l’hôpital des esclaves.

SLAVE BISNESS – Hôpital des esclaves
Porcelaine, grès, acrylique, banbou

C’est une installation sur l’économie capitaliste injuste et meurtrière de la traite négrière : mécanisme mercantile d’êtres humains qui fut l’un des plus grand crime contre l’Humanité.

L’installation présente quatre vingt os en porcelaine (bone china en Anglais) avec le prénom et la fonction des esclaves sur des étiquettes pour chacun des os.
L’os représenté est en réalité un fémur de bœuf. Animal sacré, il représente la force physique agricole ici mise en parallèle avec la force et l’énergie humaine que procure l’esclavage.
Ils sont présentés en talus évoquant les premières tombes du néolithique (sépultures enfermées dans des cairns de pierres) ou les amoncellements de pierres (cairn) marquant un passage ou signalant le lieu d’un événement particulier.

 

Ces os dialoguent avec des outils en grès noir: coupe canne, sabouk, faucille, entraves, chaînes, cloche, marteau, écumoire, fer de marquage fleur de lys, brosse coco… ce sont les outils de soumission ou ceux qui qualifiaient l’esclave: à talent, de pioche, de cour, surveillant…
Au milieu de cet espace se retrouvent accumulés par ballot des produits de l’esclavage (café, clou de girofle, coton, sucre, épices, vétiver, vanille, poivre…)  suspendus dans des cages à oiseaux qui symbolisent à la fois l’absence de liberté, la préciosité et le système des banques.

 

 

Article

Posté le

8 octobre 2015